Très jeune le réel m’a frappé, j’ai choisi de m’évader
pas du monde mais de ce système
de voir le monde avec poésie, sous différents angles
d’écrire au-delà des limites du possible, de parler d’espoirs,
de confiance, de solidarité, d’amour
d’écrire au-delà des limites de l’impossible
de sentiments esquivés
de toutes ces choses qu’on ne dit pas,
pas pour ne pas blesser
mais parce que ça dérange un ordre établi
J’ai choisi de regarder ce.ux qui m’entourent
sans exprimer d’avis
Cette richesse je l’ai développée par moi-même
car d’autres ont usé de leurs mains et de leurs mots
comme armes devant mes yeux ou à mon encontre
J’ai pas eu le choix, ces armes pointées vers moi
d’ignorer l’impact que peuvent avoir nos paroles et nos actes
Pas eu le choix d’ignorer ces réalités
auxquelles d’autres me reprochent d’être sourd
tout en continuant à user du terme “ réalité “
– au singulier, vraiment ? –
aveugles dès qu’il s’agit de vérité plurielle
Ma poésie, c’est autant un acte politique qu’un acte pour survivre
sans elle, sans cet outil pour croire encore, réinventer, exprimer ce qui m’étouffait
sans cette intime conviction qu’il n’y a rien de plus important que nos rêves
que mon rêve, d’écrire pour toucher les gens… je ne sais pas où je serais
et peu importe présentement
car depuis 3 ans c’est au Maquis que je suis
Pour la première fois en 27 ans
J’ose écrire et publier, consciemment, mon avis
Parce qu’au Maquis c’est toi qui te définis
Personne d’autre
DA ; maquisard.e